Synopsis : Quand des réfugiés syriens s’installent dans un petit village défavorisé du nord de l’Angleterre... Ici, le “old oak” - vieux chêne en français - se fait le roseau de la fable : il plie mais ne rompt pas. En entamant une amitié avec Yara, une jeune réfugiée syrienne, TJ, le patron du pub le Old Oak, homme d’âge mûr, sensible, tendre mais usé, va peu à peu reprendre goût aux rêves de fraternité et de résistance collective qu’il a connus et défendus, des années auparavant, avec les grèves des mineurs.
Casting : Dave Turner (TJ), Ebla Mari (Yara), Claire Rodgerson (Laura), Trevor Fox (Charlie), Chris McGlade (Vic), Col Tait (Eddy), Jordan Louis (Garry)
Faire le parallèle entre les mineurs abandonnés à leur sort par l’Angleterre thatchérienne dans les années 80 - la grève des mineurs, qui a duré un an en 1984-1985 a marqué un tournant dans la vie politique en Grande-Bretagne, le pire revers subi par la classe ouvrière dans l’après-guerre - et les migrants, dont les mains vides sont pleines d’espoir - d’une vie même pas meilleure, mais vie tout court - est totalement pertinent et éclairant.
Montrer comment les gouvernements montent les pauvres contre les pauvres - pourquoi on donne à cet étranger et pas à moi, qui suis tout aussi démuni ? - faire la critique en passant des réseaux sociaux, et nous serrer le coeur et la gorge par des scènes de désespoir, de rage et d’amertume et de désenchantement mêlés, tout en y apportant quelques lueurs d’espoir, c’est l’immense talent de Ken Loach de nous dépeindre le monde qui est le nôtre.
La scène d’ouverture est saisissante : c’est uniquement par les dialogues et des images fixes - des photos prise en temps réel - que l’on ressent la méfiance, l’inhospitalité, le rejet. La photo qui va avoir une place prépondérante dans cette histoire d’amitié.
A presque 87 ans, le réalisateur britannique dessine infatigablement d’œuvre en œuvre, une filmographie aux racines solides de tolérance, de générosité, de partage, toujours plus authentiques et au plus proches des gens.
Malgré une fin un brin too much, ce “Old Oak” est puissant et bouleversant.