Genre : Comédie
Durée : 98’
Acteurs : Laurence Arné, Dany Boon, Ferdinand Redouloux, Yannick Choirat...
Synopsis :
Quand son fils Henri menace de partir vivre chez son père, Justine l’embarque de force dans un road trip sur la côte Atlantique avec son nouveau compagnon Ludo et son beau-fils Joseph. Au programme des vacances : unir sa famille recomposée coûte que coûte ! Mais très vite l’aventure déraille et Justine déchante. Pourtant, de ce chaos naît progressivement un groupe de musique, « Les Hennedricks », dans lequel chacun libère sa folie. Cette nouvelle complicité permettra-t-elle à la famille atypique de trouver enfin son harmonie ?
La critique de Julien
Actrice et humoriste française, Laurence Arné se lance désormais comme réalisatrice et scénariste pour le cinéma avec "La Famille Hennedricks", une comédie avec laquelle elle nous parle de recomposition familiale, elle qui y a elle-même déjà été confrontée, après "avoir vécu un premier échec familial", tandis qu’elle est d’ailleurs la compagne à la ville de Dany Boon, qu’elle dirige ici à ses côtés. Il y est alors question de Justine, une mère de famille qui trime depuis deux années dans la rénovation d’un gîte, avec son nouveau compagnon, Ludo (Dany Boon), sans avoir le temps de s’occuper de son couple, et encore moins de son fils Henri (Ferdinand Redouloux), qui souhaite quant à lui passer l’été chez son père plein aux as (Yannick Choirat), ni de son beau-fils, Joseph (Jehan Renard). Culpabilisant suite à la situation, Justine va alors forcer les siens à partir en road-trip, histoire de reproduire des moments partagés jadis avec sa propre famille, et dont elle est très nostalgique. Sur la route de son enfance, et avec la caravane qu’elle et Ludo louent d’habitude à des vacanciers, ceux qui finiront par s’appeler les Hennedricks vivront de drôles de péripéties, et finiront se (re)souder. Car quand bien même ils n’ont pas un euro en poche (ce que seule Justine sait), ils pourront profiter chacun de leurs talents cachés, que ça soit en cuisine ou avec des instruments de musique, pour s’en sortir. Pour Justine, tout sera bon pour espérer rendre son fils adolescent heureux, même s’il lui faudra pour cela mentir, piller ou tricher...
Débarquant - à sa défaveur - dans les salles de cinéma quelques semaines après la sortie du premier long métrage du cinéaste français Florent Bernard "Nous, les Leroy", "La Famille Hennedricks" est une comédie familiale quelque peu prévisible, et dont on ressent les bonnes intentions à des kilomètres à la ronde, quitte même à lire au travers, tel un livre ouvert. Dès lors, on a vite fait de le lire, et de le refermer... Laurence Arné s’y donne heureusement corps et âme dans la peau d’une mère dont le seul objectif est de (re)nouer (avec) ceux qu’elle aime, dont avec son fils, dont elle a peur qu’il lui échappe. Dommage cependant que son interprétation parte dans tous les sens, et davantage vers l’hystérie que la raison. Elle n’en demeure pas moins pétillante, fantasque et généreuse. La réalisatrice et scénariste fait alors côtoyer la musique et les valeurs familiales dans sa comédie, où l’équilibre brinquebalant du cocon familial dysfonctionnel est menacé par la crise d’adolescence d’un fils aîné quelque peu capricieux, autour duquel va donc s’articuler l’ensemble de ce voyage improvisé, et improbable. Or, difficile de se prendre d’empathie pour cet enfant sans doute trop gâté, ou en tout cas par son père, lequel, par exemple, lui glisse le dernier iPhone dans la poche de sa veste en venant faire un petit coucou au gîte, histoire de se moquer de son ex-femme, et de montrer également sa nouvelle voiture, quitte à rendre jaloux Ludo, que Dany Boon interprète avec la nonchalance et la manière décontractée qui caractérise son personnage, lequel agit toujours par amour.
Malgré son énergie, son franc-parler et son capital sympathique, "La Famille Hennedricks" peine ainsi à se retenir, ou à fédérer au-delà de ses lignes de script. Certes, certains moments peuvent s’avérer riches en émotions, notamment lorsque Justine se remémore ses instants passés, qu’elle revit d’ailleurs au travers de son fils, lequel joue de la même flûte de pan qu’elle, à son âge, tout en la faisant également jouer seule, et cela au gré du vent, passant l’instrument par-delà la fenêtre de l’habitacle de la voiture en mouvement, telle que sa mère le faisait. On s’amuse aussi de quelques situations assez abracadabrantes dans lesquelles cette mère entraîne les siens, ou encore de quelques dialogues. Mais dans l’ensemble, ce film s’avère malheureusement trop convenu, gentillet, et sans réelle surprise...