Genre : Film familial, comédie, aventure, fantastique
Durée : 89’
Acteurs : Zachary Levi, Lil Rel Howery, Zooey Deschanel, Camille Guaty, Ravi Patel, Jemaine Clement...
Synopsis :
Quand il est un personnage de son livre, le téméraire Harold peut donner vie à tout ce qu’il souhaite d’un simple trait de son crayon violet magique. Une fois adulte, Harold décide de se dessiner hors de son livre et de se projeter dans le monde réel, où il découvre qu’il a tant à apprendre sur la vie et notre monde. De plus, son fidèle crayon violet pourrait déclencher des situations bien plus cocasses qu’il ne l’aurait imaginé. Lorsque son crayon magique et les pouvoirs illimités qu’il contient, tombent entre de mauvaises mains, il faudra toute la créativité d’Harold et de ses amis pour sauver à la fois son monde et le monde réel.
La critique de Julien
"Harold and the Purple Crayon", c’est avant tout un livre d’images pour enfants datant de 1955, écrit et illustré par Crockett Johnson (1906-1975), et dans lequel Harold, un garçon curieux de quatre ans, avait le pouvoir de créer son propre monde en le dessinant à l’aide de son crayon violet magique. Aventure imaginaire se déroulant au travers de la nuit, cela faisant longtemps que Hollywood planait sur une adaptation, soit depuis 1992, alors que John B. Carls fondait la société de production cinématographique familiale "Wild Things Productions", et cela avec Maurice Sendak, scénariste et illustrateur du célèbre "Where the Wild Things Are" (1963), lesquels avaient acquis les droits du livre de Crockett Johnson, lequel était d’ailleurs le mentor de Sendak. Sans aboutir, le projet passera alors entre les mains de Michael Tolkin, de Spike Jonze ou encore de David O. Russell, tandis que les studios Columbia Pictures, Sony Pictures Animation, Amblin Entertainment (de Steven Spielberg) ou encore Overbrook Entertainment (de Will Smith) furent successivement intéressés par celui-ci, mais en vain. Finalement produit par John Davis et distribué chez nous par Sony Pictures, c’est au réalisateur brésilien Carlos Saldanha que l’on doit cette adaptation. Or, au vu du résultat, ce dernier aurait mieux fait de rester dans l’animation, bien que les Blue Sky Studios pour lesquels il travaillait ont été dissous en 2021 (on lui doit notamment les deux films "Rio" et deux des cinq films "L’Âge de Glace")...
Autant dire que c’est un petit miracle si "Harold et le Crayon Magique" (plutôt que violet) débarque chez nous, étant donné ses maigres résultats au box-office outre-Atlantique, lequel est porté par l’acteur Zachari Levi, mais également par la méconnaissable Zooey Deschanel, ayant quelque peu disparu des radars depuis la fin de la série "New Girl" (2011-2018), laquelle semble s’être définitivement ici perdue... Dans ce film, l’acteur de "Shazam" interprète donc ici Harold en version humaine, et adulte. Et pour cause, le narrateur de son histoire appelé le "vieil homme" arrêtera du jour au lendemain de la raconter, ce qui obligera son personnage à dessiner avec son crayon une porte vers le monde réel, afin de retrouver son maître, et cela avec l’aide de ses amis Moose et Porc-épic. Harold débarquera dès lors en plein centre-ville, où il fera la connaissance de Mel (Benjamin Bottani), un jeune garçon imaginatif, introverti et en mal d’ami, et de sa mère, Terri (Deschanel), tandis qu’il y sera rejoint par Moose, quittant ainsi le corps d’un élan pour celui d’un humain (Lil Rel Howery), et plus tard par Porc-épic (Tanya Reynolds). Or, ces derniers auront fort à apprendre de la vraie vie...
Ode risible au pouvoir de l’imagination et à l’amitié, cette adaptation en fait malheureusement des tonnes. Et ce n’est pas le jeu de ses acteurs qui nous prouvera le contraire, dont notamment celui de Zachary Levi, lequel n’est jamais aussi bon ici que lorsque son personnage se tait et dessine un objet pour qu’il prenne vie, d’ailleurs lors de rares moments de magie. "Harold et le Crayon Magique" souffre alors de son budget de production limité, ce qui est dommage étant donné que l’entièreté de l’action se situe ici en pleine ville, laissant ainsi (sur papier) la place à un énorme champ des possibilités. Sauf que les péripéties que vivent ici les protagonistes s’avèrent téléphonées, surfaites, bien qu’au minimum syndical fantaisiste pour certaines d’entre elles. Mais cela ne suffit pas. Le film peine alors à titiller notre imagination, tandis que ses messages véhiculés ne sont amenés ici qu’au premier degré, au sein d’un métrage trop inoffensif et appuyé que pour être sincère. Finalement, à trop en faire, Carlos Saldanha passe même à côté de la pureté de l’œuvre originale qu’il adapte. Et ça, c’est vraiment du gâchis. Bref, une adaptation qui arrive sans doute bien trop tard, et qui aurait mérité d’être davantage taillée...